Confinement et recrutement : l’heure de la remise en question ?
Cette période, que beaucoup d’entre nous qualifient de difficile, permet aux personnes en baisse d’activité de remettre en question leur situation professionnelle ou de conforter leur situation.
En tant que recruteur, nous parlons aux candidats en tout temps. Actuellement les échanges sont plus longs et nous percevons de nombreuses réactions.
La majorité des personnes ne remet pas en cause sa situation et privilégie la sécurité et la continuité de son poste. Elles sont donc disponibles pour échanger mais anxieuses pour l’avenir. Dans cette catégorie, certaines se rendent compte qu’elles avaient besoin de souffler et que cette pause forcée leur permettra de revenir plus fortes et plus motivées. Avec la durée, nous ressentons chez certaines le besoin de préparer le retour au bureau. Dans cette optique, elles optimisent leurs outils, se forment en ligne et structurent des projets de fond qu’elles n’ont pas le temps de faire en temps « normal ». Mettre à profit cette « trêve » pour s’améliorer.
Et puis il y a les professions indispensables pendant cette crise sanitaire, pour qui cette situation ne change pas ou peu les choses. Elles subissent un surcroit d’activité, les humeurs des clients ou patients. Beaucoup les nomment les « héros », qui font face aux risques et qui habituellement sont le plus souvent oubliées. Cette crise aura pour effet de valoriser leurs métiers et leur redonnera du sens. Et par ce rythme intense, elles ne réaliseront pas la remise en cause que beaucoup mènent actuellement.
« Donner du sens », trois mots que nous, recruteurs, nous entendons très souvent. Cette mise en sommeil provoque une sensation de vide sans vie professionnelle, qui plus est, considérée comme non vitale. Ce passage à vide mènera beaucoup à une profonde remise en question :
- Avoir un travail est-il vraiment sécurisant ?
- L’herbe sera-t-elle plus verte ailleurs ?
- Devenir son propre patron ?
- Devons-nous changer de modèle économique ?
- Revenir à un mode de vie plus sain, se recentrer sur la famille ?
- S’orienter vers un métier dit « indispensable », avec du sens ?
- S’orienter vers un métier alimentaire, privilégier sa vie personnelle ?
Ces questionnements ne sont pas nouveaux, cet arrêt momentané ne fait qu’accélérer un mouvement déjà en marche et permet de prendre le temps. Seulement peu de candidats prenaient ces décisions dans un contexte de croissance, combien seront-ils à se lancer dans un contexte incertain et en plein bouleversement ?
Se réorienter, recentrer ses priorités, être force de proposition permettra de changer notre modèle. Devons-nous attendre de ne pas avoir le choix ou devons-nous prendre les devants et en être acteurs ? Pour combien de temps la société gardera en mémoire ses « héros » et les impacts de cette crise ?
Allons-nous constater de nombreuses reconversions ? A vous de nous le dire…
Pierre d’Abadie – Consultant en recrutement
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